... d'outre-tombes.
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 Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne.

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2 participants
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Ezechkiel Ier Aldea

Ezechkiel Ier Aldea


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Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Empty
MessageSujet: Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne.   Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Icon_minitimeMar 2 Juin - 17:29





l'amour est un tyran qui n'épargne personne.
Jamais nous ne goûtons de parfaite allégresse :
Nos plus heureux succès sont mêlés de tristesse



    Pièce en 5 Actes.

    Cast ;

    Acte 1 : Le trop de confiance attire le danger. (Slatina)
    Acte 2 : Va, je ne te haïs point. (Forteresse du Pendu)
    Acte 3 :
    Acte 4 :
    Acte 5 :


    Ezechkiel Ier Aldea, Prince de Valachie.
    Rosarjo Nospheratov, Princesse de Valachie.
    Vlad Nospheratov, Seigneur du Conseil des Vampires.
    Cyrus Enkil, Prince Perse, Doyen du Conseil.
    Alexandru Ier Aldea, Seigneur des Terres Aldea.
    Dante, Ancien Vampire.
    Jadis, Vampire engendée par Dante.
    Betsalel Himmon, Suivant d'Ezechkiel.
    Ruxandru Maar, Catin.
    Calice Targo, Servant.


Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Ezechkiel Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Rosarjo Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Vladimirm Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Cyrus Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Alexandrue Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Dantec Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Jadis Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Betsalel Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Ruxandra Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Calice


Le Cid, revisité par Dante,
Avec la collaboration d'Ezechkiel & Rosarjo,
Merci à tous ceux qui y ont participé.







Dernière édition par Ezechkiel Ier Aldea le Mar 2 Juin - 17:50, édité 1 fois
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Ezechkiel Ier Aldea

Ezechkiel Ier Aldea


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MessageSujet: Re: Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne.   Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Icon_minitimeMar 2 Juin - 17:48





ACTE I.
Le trop de confiance attire le danger.


    Forteresse du Pendu, Terre Aldea.

« Ezechkiel, mon fils... Approches. »

La voix du vieux Aldea résonna et le jeune homme s'approcha sans un mot. Son visage était froid et droit. Il savait ce qui allait se passer mais n'aller même pas l'éviter. Il le méritait, et il le savait pertinemment. Il s'arrêta devant cet homme et il sentit les doigts froids effleuraient sa joue dans un geste particulièrement doux. Il ferma les yeux et les doigts disparurent pour enfin frapper dans un clac sonore sa peau. Sa joue rougissait alors et la trace des doigts du vieil homme s'imprimèrent sur cette dernière, en une marque pourpre.

« ...n'as-tu pas honte de mériter si peu ta naissance? A-t-on déjà vu un prince tombait aussi bas? Regarde moi Ezechkiel. Regarde moi car sinon, je vais t'égorger. » Le vieux Aldea toussa. « Te voir avec tes catins m'insurge, le comprends tu? Ça n'est pas une attitude digne d'un prince et d'un futur roi. Pense y plus profondément cette nuit... Garde! Enfermez le dans sa chambre et qu'il n'en sorte pas jusqu'à l'aube. »

Ezechkiel hocha la tête et se releva doucement. Il sentit les larges mains lui prendre les bras et le tiraient en arrière, l'emportant dans le grand couloir de pierre noir et de marbre blanc. D'après la populace, Ezechkiel n'était pas digne d'être un roi. Il n'était qu'un sac à vignasse, un dépravé, qui mourrait sans doute de la syphilis dans quelques années. Il n'avait que dix neuf ans pourtant, mais déjà son corps se retrouvait ravager. Oui, il était beau et fin, ses hanches doucement élancées lui donnait une allure androgyne, bien que son visage soit d'un parfait masculin. Les cheveux ondulés et au carré couvrait sa nuque, ses yeux verts émeraude brillaient et finalement, son fine barbe de quelques jour, juste sur le menton, lui donnait un air de Vlad Tepes, sans en être un. Ezechkiel n'appartenait pas à la famille royale pour rien, après tout. Dans son regard, on voyait aussi la fibre des princes, cette particularité qui les rendent, ces princes de Valachie, si aptent à être terribles et bons à la fois. Si aptent à diriger un pays en pleine guerre, où l'Inquisition faisait elle même des ravages. Il regarda la porte de sa chambre s'ouvrir devant lui et dans un grincement sourd, se refermer derrière lui. Il eut un rire bref et bloqua la lourde porte d'ébène avec la chaise de chêne de son bureau. Il enleva ses vêtements et en attrapa des plus sobres. Au final, il fut vêtu d'une longue veste noire, un simple chemisier blanc avec quelques dentelles, et un pantalon tout aussi sombre que son manteau. Il attrapa un chapeau et le posa sur le haut de sa tête, un peu penchée en avant, cachant alors son regard. Il sentit son corps tremblait d'excitation quand il ouvrit les larges fenêtres qui donnaient au balcon. Devant lui, la forteresse s'étendait. Sauter de son balcon était dangereux, mais c'était faisable. Il n'y avait que deux étages après tout. Ezechkiel hocha la tête, comme pour se persuader de la réussite de sa futur aventure, et finalement sauta. La réception au sol se fit dans un impact violent. Il sentit ses chevilles craquaient mais il se releva, un peu lentement, mais sans aucune autre véritable douleur. Il sut qu'il avait réussi. Il se déplaça rapidement dans l'ombre et sauta par dessus le portail qui donnait aux écuries. A l'intérieur il poussa de la main une barrière et en sortit une cavale. Il flatta l'encolure de la jument qui piétina quelques secondes sur plage. Il n'aurait pas le temps de la seller et de prendre une bride. Il devrait partir tout de suite et ne revenir que demain... et encore se jouer de son pauvre père. Il resta quelques secondes immobile, dans l'obscurité, et finalement secoua la tête. Il fallait profiter de sa jeunesse. Il sauta et réussit à grimper facilement et agilement sur le dos de l'animal. Il en prit la crinière et la fit sortir de l'écurie. La jumeau hennissait mais dans la forêt aux alentours, les loups faisaient plus de bruit en hurlant à la lune leur rancœur.

« Calme Diskorde, calme... la nuit n'est qu'un jour sans couleur. Tu n'as pas à avoir peur. »

La jument s'immobilisa et puis repartit au galop, comme si le jeune homme lui avait insufflée son seul désir. Diskorde se mit à frapper le sol de ses lourds sabots sans aucune retenue. Ce bestiaux de trois cents kilos auraient pu décapiter à lui seul un homme. En un seul coup de sabots.

* *
*

    Slatina, dans un Bordel.

Il y eut un gloussement derrière lui qu'il n'eut pas de mal à reconnaître. Il se retourna et accueillit dans ses bras la belle rouquine, dont les longs cheveux lui faisaient étrangement penser à une mare de sang. Sans doute la guerre l'avait il ordonné à voir dans la couleur rouge la marque de sang et uniquement de sang, sans jamais y voir plus loin. Il n'y pensa, mais profondément, il se savait conditionné. Il était né avec une rapière dans la main, et il mourrait sans doute ainsi. Il regarda la jeune femme rire de plus belle alors qu'il la portait dans ses bras et elle posa presque aussitôt ses mains sur les joues du jeune homme, l'embrassant fougueusement.

« Tu es toujours aussi fou, mon bon Ezechkiel! Venir ici alors que tout au monde te préparer à déchoir de ton trône... dis moi, n'as-tu pas peur qu'un jour il arrive quelque chose à ta jolie frimousse? Oh! En pensant à frimousse, Calice n'est pas loin! » Elle l'embrasse une nouvelle fois. « Transmets ce parfum sur ses lèvres, mon beau. Je te retrouve plus tard, n'est-ce pas? Oui, bien sûr... tu n'aimes que moi. »

Elle gloussa une nouvelle fois avant de descendre des bras du prince et s'éloigna parmi les catins. Alors qu'elle sautillait vers un autre client, plus âgé, Ezechkiel put apercevoir sous son jupon robe ses sous vêtements, et son entrecuisse. Ses cuisses galbées donnaient à ses jambes une courbure digne d'une déesse, et Ezechkiel aurait blasphémé au nom du Saint Père pour avoir tous les jours des fesses aussi rondes à peloter au château. Il détourna son attention du long filet poisseux et translucide qui coulait le long de la cuisse de la jeune femme, avec un sourire cynique, et reporta son regard devant lui. Plus loin, allongé sur un canapé, Calice l'attendait. Il le regardait déjà, de son regard qui n'en égalé aucun autre. Les yeux de Calice étaient spéciales. L'un était bleu, l'autre était marron. Ezechkiel avait été frappé dès le début par cette particularité et depuis, quand il venait à Slatina, dans ce bordel, il venait le voir, lui, car sa peau sentait bon la cerise et car il avait quelque chose d'une femme, hormis le sexe. Quelque chose de meilleur. Il se rapprocha de lui et remarqua juste avant de se poser dans le canapé, écarté du hall où tout le monde s'entassait, et où les putains recherchaient des clients. Le canapé était d'angle, et si ils se plaçaient bien, ils pourraient même le faire directement ici, sur le divan de velours vert. C'est la première chose à laquelle pensa Ezechkiel avant de sourire, presque satisfait d'avoir de telles pensées. Toutes les morales sur la vertu de son père avait disparu et il ne subsistait dans son esprit que l'impétuosité de ses désirs et de ses conquêtes. Il était Don Juan dans un paradis de femme, dans un Eden céleste et insalubre, où chacune de ses femmes conjuguaient maladie et mauvaise hygiène, où l'ébat avait un goût âcre, mais où il y retrouvait un fidèle Sganarelle, un collier autour de cou. Son collier, à lui, celui qu'il lui avait mis.

« Calice, amour de mes amours, pourfendeur de mes fantasmes honnis, mon âme errante, mon jugement céleste, comment va ton derrière si étroit et si humide...? » Ezechkiel rit alors que Calice détourne le regard.
« Je croyais que tu avais une grande... bataille, demain? »
« J'en ai une, oui. » Le prince eut un nouveau rire. « Père veut m'envoyer à la mort. Je n'en reviendrais pas, de celle là. Depuis que j'ai engrossé cette truite de Mathurine, il me met sur le dos tous les vices à la mode, dont l'hypocrisie. Ce vieil homme veut que ma tête tombe... » Ezechkiel soupira en haussant les épaules, glissant lentement ses bras autour du cou de Calice, le rapprochant sensuellement de lui. Leurs nez de retrouvèrent collés. « J'ai besoin de ta chaleur pour refroidir mon coeur, mon beau Calice... Que tes ongles s'enfoncent dans mes hanches quand je viendrais en... »
« Ezechkiel! Ne sois pas si obscène... »
« Obscène? Et qu'est-ce qui est obscène? Un coït, ou une guerre? »

Visiblement vexé, le prince relâcha sa proie et Calice resta figé quelques secondes. Il ne savait pas quoi répondre, et c'était bien normal, pensa Ezechkiel. Après tout, que savait il de la guerre, cet enfant de catin? Rien. Il ne savait rien. Il savait qu'il y avait du sang et des épées, mais il ne savait pas l'après guerre, celle qui nous confronte à qui va enterrer les morts, où, quand et comment... il n'avait pas vu les corbeaux venir se repaître des corps pourris d'une semaine sur un champ de bataille d'un mois. Voilà. Il n'avait rien vu, alors il n'avait pas le droit de parler. La rouquine s'approcha alors que le servant allait parlé, mais cette dernière le double prestement.

« Calice, madame Klavdia nous appelle... »
« Pourquoi cela, Ruxandra? »

La rouquine haussa les épaules et s'approcha vivement d'Ezechkiel. Sa main glissa le long de son torse jusqu'à son entrejambe, et son doigt fit un va et vient sur le tissu, mettant à l'aise le prince qui eut un sourire. « J'arrive bientôt... » Le murmure se perdit dans le bruit de la foule. Calice se leva et jeta un bref regard à Ezechkiel qui eut un sourire. Calice était sa seule cible. Il aimait le faire pleurer... c'était sans doute très morbide, mais il avait ça. Calice n'avait aucun autre client mâle qu'Ezechkiel. Il était habitué aux petites blondes, pucelles, qui cherchent à tout prix à se faire saigner de l'entrejambe. Le prince eut un rire mauvais. Il n'y avait que lui qui était passé « là » où tous penser que le vice nous avalerait, mais il n'en était rien. Juste une formidable sensation de bien être nous envahissait à ce moment. Seulement cela... Il arqua un sourcil en voyant une silhouette s'immobilisait devant lui. Ce visage lui disait vaguement quelques choses... peut être de par la famille, ou au château. Le prince but le verre de vin qui appartenait jusqu'à alors à Calice et soupira, visiblement agacé que ses deux favoris aient disparu et qu'il se retrouve avec un homme, certes séduisant, mais qui n'était certainement pas une catin du bordel.

« … on se connaît, non? J'ai l'impression de vous avoir déjà vu. »

Le prince le regarda avec un peu d'intensité. Il savait que ce visage venait de quelque part... mais les méandres semblèrent bien vides pour lui.



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Rosarjo Nospheratov

Rosarjo Nospheratov


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MessageSujet: Re: Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne.   Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Icon_minitimeMar 2 Juin - 17:52




« C'est bien une chose masculine que d'aller dans un bordel...» souffla-t-elle.

La belle rouquine à la peau d'albâtre n'avait jamais rien contre un peu de débauche mais elle était d'une jalousie maladive parfois surtout avec lui. Elle avait pensé qu'ils profiteraient de ce qu'Enkil n'avait pas encore ramener la fille pour prendre du bon temps... tous les deux. Elle sentait toujours qu'il lui échappait et qu'il ne pouvait pas l'aimait comme elle l'aimait elle. On aurait juste dit qu'il appartenait à quelque chose d'autre, et qu'il ne pouvait l'aimait que comme un père incestueux qu'il était, ce qui dans un sens lui donnait une certaine liberté de penser à elle, Jadis.

L'homme détourna vers elle ses traits fins comme la porcelaine. Il avait la beauté du diable en lui et elle sentait son envie de s'amuser "à sa façon". Et puis c'était une heure avancée de la nuit, ils avaient déjà soupé tout leur saoul, la fille du Seigneur Nospheratov n'arriverait pas tout de suite. Dante poussa la porte du bordel d'un coup de pied:

« Pourtant ce ne sont pas les hommes qui s'y prêtent le mieux regarde...»

En effet une ribambelle de prostituées toutes plus aguicheuses les unes que les autres les accueillirent dans un soupir exhalant un fort relant d'hormones, de sueur et de sécrétions génitales. Dante huma l'air, s'en délectant un sourire mince sur les lèvres. Immédiatement de femmes vinrent se frotter à lui et Jadis ne lui prêta pas plus attention, se détachant des trois autres pour aller à l'étage pratiquer ses propres jeux. Jouer la prostituée l'amusait à ses heures mais le jeu tournait souvent cours quand elle commençait à s'exciter un peu trop. C'était là pourquoi Dante aimait l'emmener avec lui dans ce genre d'endroit et voir une masse de personnes, hommes et femmes, tous trop peu décemment couvert pour oser ne serait-ce que les chasser plus loin que le couloir de l'entrée.
Mais ce que Dante aimait aussi c'était observer. Voir sans être vu. Aussi il emmena avec lui les deux femmes qui se disputaient de le réchauffer lui dont la peau était si froide, jusqu'à aller s'assoir dans un sofa, en face de celui qu'il reconnu pour le prince des Valachs, lointain parent de celui qu'il servait. Ezechiel dont on racontait bien des choses qui amusait le prince de la nuit à ses heures perdues.

« … on se connaît, non? J'ai l'impression de vous avoir déjà vu. »

L'homme regardait le petit prince débauché, le visage appuyé contre son poing. Il aurait bien pu être là depuis des heures, une femme endormit lourdement sur son entrejambe qu'il n'avait pas dévêtu et l'autre allez donc savoir... Dante était ce genre d'homme dont on voyait immédiatement qu'il avait la noblesse dans le sang, à la finesse de son visage, à la grâce de chacun de ses gestes et même au noir corbeau de ses cheveux lisse comme soie et a tous ces bijoux qu'il portait. Sa lèvre inférieure, sa langue et son nez étaient percés ce qui contrastait particulièrement avec le reste de sa personne plutôt aristocrate que barbare.

« Tu as l'impression de m'avoir déjà vu... (il sourit d'une façon bienveillante)... où diable?»


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Ezechkiel Ier Aldea

Ezechkiel Ier Aldea


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MessageSujet: Re: Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne.   Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Icon_minitimeMar 2 Juin - 17:55




Il y avait un son dans son crâne, un son persistant, un son parfaitement reconnaissable. Celui des gémissements... mais pas de plaisir. Son corps résonnait au rythme des cris qui hantaient depuis déjà deux semaines la grande forteresse dont il serait, bientôt, Roi. Enfin, bientôt... tout était relatif. En vue de la santé fragile du Roi actuel, il aurait pu devenir, certes, Roi, du jour au lendemain, mais de toute façon, il ne le serait jamais. La première raison était que la rejetonne de Nospheratov prendrait la suite et qu'il était depuis déjà des années écartait du pouvoir, et qu'il n'en voulait pas plus. Il jouissait déjà des lits froids du château et de leur nourriture tout aussi froide, il ne voulait pas d'un trône tout aussi froid et d'une épouse froide. Lui, il voulait la chaleur des corps, la chaleur du sang, une chaleur omniprésente. Il était ennuyé d'avoir froid... terriblement ennuyé. Pourtant, cette cousine le lui avait dit, reprochait même. « Je ne comprends pas comment un prince puisse se conduire ainsi, cher cousin. Vous ne devriez même pas appartenir à la famille royale. » Mais c'était inutile. Depuis déjà trop longtemps, la chair d'Ezechkiel pourrissait d'être trop souillée, et il voulait en finir, vite et sans douleur, chose inutile. Il mourrait de la vérole ou de la syphilis dans une trentaine d'année, il se l'était juré. Pour son bien être. Et que l'on ne vienne pas dire qu'il n'était guerrier, ce jeune homme, car derrière ses airs de putain des bordels, derrière ses goûts tordus en matière d'arme, il n'en restait pas moins Ezechkiel Aldea, premier du nom, prince du royaume Valaques. Plus d'un homme était tombé sous sa rapière, et encore plus sous son charme. C'était ce qu'il y avait de plus méprisable chez Ezechkiel : sa beauté. Il était un rêve étrange et ésotérique, où l'on se croyait tout permis, mais là était la plus terrible des erreurs : il était bel et bien réel, et les péchés vénales les plus horribles pouvaient très bien être commis en rêve, mais dans la réalité, il en était tout autrement. Ainsi, plus d'un de ses cousins avaient su profiter du vice qui habitait au fond du prince, et plus d'un en rougissait encore aujourd'hui, sous le rire hypocrite et satisfait du dernier fils Aldea. Et qu'importe si on le disait maudit, pourri, fini ou encore condamné! Damné! Maudit! Il se riait bien de la mort ; il était au dessus de cela. Il était déjà en bière... jusqu'aux bouts des lèvres, les reflux de l'alcool remontait et lui donnait l'impression de mourir. Cette petite mort n'était rien d'autre que le retour âcre des pensées les plus profondes, dont il fut extirpé par une de ses beautés qui sont à la hauteur de la sienne sans même qu'il n'y pense. Il arqua un sourcil. Un visage aussi noble, aussi beau, aussi bien dessiné, n'aurait pu qu'appartenir à la couche royale... si seulement Ezechkiel croyait encore à la noblesse et à ce genre d'hypocrites libertins et irréguliers. Il pencha la tête sur le côté, curieux. Il avait déjà croisé cet homme, mais où? C'était bel et bien la question.

« … on se connaît, non? J'ai l'impression de vous avoir déjà vu. »

A la manière des gens du peuple, il ne se présenta pas. Ici, personne n'ignorait qui il était, et on lui laissait volontiers les proies du soir afin qu'il s'en régale. C'était le dévouement total des sujets de ce bas monde. Il en aurait presque rit jaune, en y pensant... combien de ducs avait donné femmes et enfants à leurs marquis qui avaient fini par les pendre? C'était triste à en pleurer, mais il était déjà trop rempli d'alcool pour verser une petite larme. Il ne pleurait plus depuis qu'il avait deux ans de toute façon. C'était sa façon de montrer qu'il n'était pas qu'Ezechkiel, le débauché. Il était, aussi, en quelque sorte, Ezechkiel, le sans coeur, Ezechkiel, le sans peur... Ezechkiel, le déjà mort. Il eut un sourire satisfait en voyant que les vipères qui entouraient l'inconnu ne l'avait pas « profondément » touché. La plus grosse s'était endormie sur son entre jambe. A cette idée, il se demanda si la demoiselle était endormie, ou si une telle beauté était ennuyeuse à s'endormir avant même d'avoir abaisser le rempart de tissu... il douta que ce soit la deuxième supposition.

« Tu as l'impression de m'avoir déjà vu... où diable? »
« C'est justement la question que je me pose... » Ezechkiel eut un sourire plus large en claquant des doigts. « Qu'importe! Je suis déjà trop plein pour me souvenir d'où viendrait un si beau visage. »

Le sourire d'Ezechkiel laissa entrevoir des canines plus développés que la normale. La faute à ses ascendances, sans doute. Lui avait échappé à la grande règle du saignage, par quelle chance? Aucune idée. Sans doute que personne voudrait transpercer une chair si tendre, si souillée. Après tout, ça ne serait que des douleurs achevées plus tôt, une mort plus proche. En somme, une vie humaine qui s'ouvrait au prince. Une vie loin de la débauche éternelle, loin du vice et de l'ennuie engourdissant, celui qui vous prend à la gorge et vous endort. Le regard du prince se glissa sur un petit homme qui était apparu à sa droite, un plateau. Il alla pour le poser sur la table et prendre la bouteille quand le prince siffla. Aussitôt, l'homme posa la bouteille dans ses mains et les deux verres sur la table, s'éloignant dans la foule des putains. Une d'elle s'approcha, voyant le prince bien seule. Il la regarda avec un regard noir quand elle posa sa main potelée sur sa nuque, dans une caresse pourtant agréable, mais qu'il ne désirait absolument pas. Elle enleva aussitôt sa main et s'éloigna d'eux. Il hocha la tête, parlant pour lui même en ouvrant la bouteille de vin.

« Frida, dont la fleur aigre ne sent pas la rose... quelle putain des basses cours. » Il secoua la tête en servant un verre puis reprit, amusé. « ...une putain de bordel, en somme. » Il releva la tête et regarda l'inconnu. « Je vous sers. Vos accompagnatrices semblent... » Il chercha le mot, en vain. Avec une grimace, il signifia du bout des lèvres : « ...endormies. »

Il se leva et vacilla sur la droite, mais par habitude, il élança aussitôt son torse vers la gauche afin de stabiliser son corps. A la manière de son père, Ezechkiel était très grand et fin. Un corps d'éphèbe, à la peau de nacre, blanche et douce, presque féminine, sans grande forme, à peine musclée, juste assez pour qu'il puisse tenir une épée sans tomber en réalité. Sa grande agilité avait fait naître en lui d'autre dessein que ceux de la guerre, des desseins que le narrateur ne citera pas ici pour cause : censure de l'admin tyrannique. Ezechkiel regarda l'inconnu. Assis en face, il était pourtant plus facile d'y rester, dans son canapé, mais il fallait toujours qu'il complique tout, ce prince. Le Aldea grinça des dents et du se poser rapidement dans le fauteuil adjacent à celui de l'inconnu. Il soupira de soulagement en se rendant compte qu'il n'était pas tombé et qu'il n'avait pas fait tombé la bouteille et, accessoirement, n'avait rien renversé. Miracle. Il servi le deuxième verre, le sien, et poussa celui de son invité devant lui. Il posa la bouteille sur la table. Les verres étaient généreux, voir un peu trop, et il n'était plus question de dégustation, mais bel et bien de boire, jusqu'à en vomir ses tripes.... ce qu'Ezechkiel faisait quand il montait sur le cheval pour rentrer au château. Chose amusante et hebdomadaire, on vous le dira. Le prince remonta ses mèches brunes, longues et ondulés, à la façon des rois de Valachie, et fixa de son regard bleu orage les yeux.

« Ezechkiel Aldea, prince de Valachie... jusqu'à demain, si c'est possible. » Il eut un sourire bref. « Et vous? »

Il attendrait une réponse. Il n'était pas du genre casse pied, mais il aimait savoir à qui il parlait, et puis... à vrai dire, il ne retenait rien. Il n'avait pas une très bonne mémoire, et surtout pas quand son cerveau était particulièrement noyé dans l'alcool. Il s'étira comme un félin et sentit son corps étrangement engourdi. Son verre de vin était déjà bien entamé et il se sentait euphorique. Un sourire béat se dessina sur son visage. C'était déjà pour lui une bonne soirée. Une vraie bonne soirée.



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Rosarjo Nospheratov

Rosarjo Nospheratov


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MessageSujet: Re: Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne.   Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Icon_minitimeMar 2 Juin - 17:57



Dans quel genre d'enfer le vampire c'était-il traîné une fois encore? Non, ce n'était pas l'enfer. Seulement une pâle copies de débauche où catin et princes se roulaient aussi bien dans la soie que dans de gros draps de jute. La décadence du peuple disait-on? Dante aurait préféré le bon sens du Peuple, le manque de jugeotte de l'aristocratie.
Il était venu par pur voyeurisme, regardait le cousin de sa Reine, s'adoner aux plaisirs les plus basiques tout en sachant que derrière lui plus de deux ans de noblesse se retournait dans sa tombe. Dante avait toujours aimé le tragi-comique. Enfin le tragi-comique à sa façon, il ne manquait pas de donner un petit coup de pouce au terrible destin quand l'occasion se présentait ou que la pièce tournait plat. Voilà donc l'acte I qui s'annonçait: présentation des personnages.


« Tu as l'impression de m'avoir déjà vu... où diable? »
« C'est justement la question que je me pose... Qu'importe! Je suis déjà trop plein pour me souvenir d'où viendrait un si beau visage. »

Et le vampire de s'abstenir de réponse.
Le jeune homme claque des doigts. Ah on lui a bien appris. Aussitôt exigé aussitôt servi. Ce rend-on seulement compte de nos privilèges avant de finir la tête tranchée? Dante sait bien que non, il n'y a que le supplice du pale, la guillotine et le bourreau qui savent la vraie valeur des choses. Dante se laisse servir bien qu'il n'a aucunement l'intention de tremper ses lèvres dans le vin, l'alcool il ne l'apprécie que dilué dans le sang chaud et fruitée d'un corps vierge. La petite vérole a bien ses saveurs exotiques mais rien ne vaut la pureté d'un temple qui n'attend que la profanation.
Le vampire ne prête pas attention à la catin qui se fait remercier. Son attention est tout au petit prince.

« Frida, dont la fleur aigre ne sent pas la rose... quelle putain des basses cours. ...une putain de bordel, en somme. Je vous sers. Vos accompagnatrices semblent...endormies. »

Un sourire fin passe les lèvres de Dante. Encore les yeux de l'enfant ne sont que trop innocent et croient au sommeil réparateur. Dante bercera tous ces enfants dans ses bras jusqu'au sommeil le plus profond. Celui de ces deux amies d'un soir par exemple.

«Il semble que je les ai... épuisées.»

Il adorait jouer sur les mots, se ventant de ne jamais mentir mais de n'user que de vérités mauvaises à entendre. C'était l'un de ses jeux préférés et il y excellait. Tout n'était qu'une question de point de vue, mentir, ne pas mentir, prince, catin. La prostituée était bel et bien la reine du bordel et le prince le catin de tout ce beau monde qu'il mettait à ses pieds. Voyez donc? Tout, une question de point de vue.
Ezechiel changeait à présent de trône, se rapprochant en quelque sorte. Dante le suivait du regard toujours ce même sourire aux lèvres, ravi de voir ce que devenait le petit prince, ou le prince des petits comme certains se plaisaient à l'appeler. Dante ne voyait pas les choses de manières si tranchées. Les écarts de conduite du petit prince lui étaient divertissant et il avait une certaine affection pour ce membre de la famille.

« Ezechkiel Aldea, prince de Valachie... jusqu'à demain, si c'est possible. » Il eut un sourire bref. « Et vous? »
«Dante. Mais je sais déjà bien qui tu es mon bon prince. Si tu m'as déjà vu c'est auprès de ta cousine, Rosarjo. Les plaies de sa gorge si délicate se referme à peine qu'elle a déjà songer à te rendre visite et ce sera pour demain soir... je crois qu'elle a de l'affection pour toi...»

Il se plaisait à tout dire sans avoir rien dit du tout. Son sourire avait les charmes de tous les diables, on se serait damnés pour toucher ses lèvres déjà glacées, pour y ajouter un peu de chaleur aussi...


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Ezechkiel Ier Aldea

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MessageSujet: Re: Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne.   Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Icon_minitimeMar 2 Juin - 17:58




« Il semble que je les ai... épuisées. »
« Ou bien elles ont beaucoup trop bu. »

Le prince regarda les avachies sans aucun amour, sans aucune tendresse. Il détestait cela. Pas le bordel, mais le lendemain, dans les bras d'une putain. Ezechkiel était un Don Juan romantique. Il cherchait quelque chose chez tout ce beau monde, mais il ne le trouverait jamai, et qu'en bien même il le trouverait, il passerait à côté. A chaque nouvelle conquête à qui il promettait le ciel, les étoiles, la lune, ou même l'univers, à toutes celles là, il avait dit « je pars », et il était partit, sans même qu'elles ne retiennent, trop pleines de confiance. Aucune n'avait vraiment voulu l'arrêter. Aucune ne l'avait aimer. Et celles qui l'avaient gardé l'avaient ensevelies dans son lit... pauvre petit prince? Pas vraiment. Ezechkiel riait de lui. Il se disait beau garçon pour les paysannes chez les nobles, et il se disait beau garçon pour les marquises chez les paysannes. Tout juste bon à donner de l'amour, on se jouait de lui, il le savait bien. « J'ai dormi avec le Prince! » n'était plus une victoire, mais un don facile. Déjà, il avait couché avec tout l'établissement, et toutes les catins l'avaient connu jusqu'au petit matin. Et toutes se vantaient de l'avoir fait dormir dans leur draps froissés. Ça n'était pas une victoire... qu'importe la beauté, le caractère, l'odeur ou même la couleur, Ezechkiel buvait à n'en plus pouvoir, à ne plus rien voir, et donner de l'amour avant de s'effondrer. Il était pitoyable. Et il en riait.

« Ezechkiel Aldea, prince de Valachie... jusqu'à demain, si c'est possible. » Il eut un sourire bref. « Et vous? »
« Dante. Mais je sais déjà bien qui tu es mon bon prince. Si tu m'as déjà vu c'est auprès de ta cousine, Rosarjo. Les plaies de sa gorge si délicate se referme à peine qu'elle a déjà songer à te rendre visite et ce sera pour demain soir... je crois qu'elle a de l'affection pour toi... »
« Pour moi? On ne doit pas parler de la même Rosarjo, ni du même prince... Elle n'a aucune affection, et je suis loin d'être bon. »

Ezechkiel arqua un sourcil et détourna le regard, vidant le verre qu'il avait servi à ce fameux Dante. Dante... il se rappelait d'un nom de ce genre, mais où exactement? Il avait déjà trop bu pour s'en souvenir. Le repas avait été bien arrosé. La soirée avait été bien arrosé. Tout était bien arrosé chez le prince, après tout. Le Aldea regarda devant lui puis rejeta la tête en arrière, soupirant, exposant sa gorge que trop blanche, là où jamais une femme n'avait posé ses lèvres, là où jamais un homme n'avait déposé sa marque. Pourquoi? Mais car Ezechkiel n'était là que pour la présence. Il baissait son pantalon, entrait, sortait, se rhabillait et fuyait. Il donnait ses baisers chastes et sans saveur, limpide car fade, car il n'en avait pas le coeur. Il donnait l'amour de par les paroles, mais jamais par les yeux. C'était sa façon de vivre, et d'aimer.

« Rosarjo me haït. Elle me fera couper la tête quand elle sera sur le trône, car je doute que j'y aille un jour. Nospheratov est un vieux fou! Elle, lui et mon père me feront pendre à la charpente de ma chambre pour faire croire que je m'y suis moi même accroché. »

Ezechkiel reprit une position tout à fait normale, ayant mal au cou, et posa son regard, mélange de bleu et de vert, brillant de mille feux, mille feux ivre de vivre et de mourir à la fois, mille feux inertes car désabusé, et lui sourit, mais un sourire cynique, un sourire à peine plus appréciable que celui d'une dévote à un blasphémateur.

« Qu'elle reste donc avec les Immortel si c'est ce qu'elle veut. Qu'elle y aille, qu'elle aille se faire saigner par ces fous, mais qu'on ne vienne pas me dire à moi qu'éternel je deviendrais. Plutôt pourrir vivant dans une tombe que devenir comme... comme... » Il cherchait ses mots, agacé et finalement, soupira, ennuyé. « ...comme eux. »

Si Ezechkiel était supposé ne pas être « intelligent », ça n'était pas le terme approprié. Cultivé et vif d'esprit, il donnait tout simplement l'air d'un homme pauvre de culture et de lecture, mais il avait passé la majeur partie de sa vie dans la bibliothèque et auprès d'un maître d'arme, ainsi, il pouvait aussi bien défier le philosophe que le guerrier sans mourir, de honte ou blesser. Son père était un mortel, à la fois du Nospheratov. C'était la tradition,en quelques sortes. Certains étaient choisis et se faisait saigner, mais Ezechkiel avait toujours refusé. Il en avait déjà assez de cette vie, à quoi bon la prolonger à l'éternité? Il désirait périr dans le sexe, en plein acte, là où il vivra l'ultime, la plus belle, la plus grande explosion de sentiment qu'il n'est jamais vécu. Il soupira et reporta son attention sur Dante, un regard plus suspicieux. Il resta quelques secondes à le regarder, suspect, puis éclata de rire, se tordant dans son fauteuil, ses joues rouges de chaleur et d'alcool.

« Pendant un instant, j'ai cru que vous étiez un Immortel! »

Le prince se calma au bout de quelques minutes, et ses yeux étaient marqué par quelques larmes à leur commissure, larmes de rire, bien sûr. Ça faisait des années qu'il n'avait pas pleuré devant quelqu'un.



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MessageSujet: Re: Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne.   Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Icon_minitimeMar 2 Juin - 18:02



« Ou bien elles ont beaucoup trop bu. »

Dante eut un mince sourire. Un sourire discret et rayonnant comme lui seul en avait le savoir. Ne dit-on pas que le diable a ça de fascinant que tous les artifices il les fait sien? C'est peut-être vrai, mais on oublie souvent de dire à quel point l'innocence plus encore que la débauche peu le tirer de sa couche, le fasciner et le divertir. Oui le petit prince des pauvres avait cela pour lui, il était divertissant. Un bien meilleur divertissement que ne pouvait l'être ceux qui entouraient Dante à son quotidien quoique la toute jeune cousine de notre bon prince, fleur délicate fauchée dans sa prime jeunesse était un délice dont le prince des enfers que Dante était ne se lasserait jamais. Et tiens, pourquoi ne pas la joindre à leur jeu?

« Si tu m'as déjà vu c'est auprès de ta cousine, Asphodèle. Les plaies de sa gorge si délicate se referme à peine qu'elle a déjà songer à te rendre visite et ce sera pour demain soir... je crois qu'elle a de l'affection pour toi... »
« Pour moi? On ne doit pas parler de la même Rosarjo, ni du même prince... Elle n'a aucune affection, et je suis loin d'être bon. Rosarjo me haït. Elle me fera couper la tête quand elle sera sur le trône, car je doute que j'y aille un jour. Nospheratov est un vieux fou! Elle, lui et mon père me feront pendre à la charpente de ma chambre pour faire croire que je m'y suis moi même accroché.»

Le vampire laissa planer un petit silence, taisant si c'était qu'il se délectait de la tragédie romaine que le prince Aldea était en train de lui écrire ou si c'était simplement qu'il aimait à s'entourer de mystère.

« Ce n'est pas connaître la rapière que de ne l'avoir connue que par le tranchant.»

N'était-ce pas vrai? après tout, que diable Ezechiel pouvait-il connaître de Rosarjo? Lui qui ne connaissait que le champ de bataille et les tripots à putains et elle qui ne connaissait que la soie de l'enfermement de sa prison de nacre, et l'odeur putride de la mort quand elle vous baise laissant sur vous sa poisse noirâtre comme la fange des enfers. Et cette absence. Voilà donc passé l'incipit. Deux enfants de la haute noblesse si désespérément perdu, l'un haïssant l'autre sans savoir que s'il tient encore au fil de la vie, si délicat soit-il, c'est qu'il a la pire des dettes envers son parent détesté. Et Dante, ou la main de Dieu au dessus de tout cela. Pendant un instant il eut un petit rire injustifié, se disant qu'il aurait même pu se présenter sous le nom de Fatum.

« Ils préféreront te donner au supplice du pâle en place publique pour hérésie. Cela ne ferait qu'assoir un peu mieux leur pouvoir. Mais que sais tu donc de cette enfant à qui tu portes tant de véhémence? Toi qui n'a jamais pu respirer le même air qu'elle. Jamais dans la même pièce sauf pour quelques mondanités ridicules et insipides. Qu'as tu eu à connaître d'elle outre ce silence qui lui a toujours liée la langue en ce genre d'occasions?»

Ainsi le Diable entre à l'Acte deux faisant son jeu de l'arbre de la Connaissance du Bien et du Mal. Mais attention de ne pas en abîmer le fruit quand il n'est pas encore prêt à être cueilli, cela gâcherait tout le plaisir de notre doux prince de croquer dans un fruit âpre et dur. Alors que la douceur du fruit quand il est mûr ne saurait qu'entraîner le petit prince des pauvres dans un septième ciel de douceur, aggravant les conséquences de sa chute.

« Sais-tu seulement quel âge à ton jeune bourreau?» le visage de Dante était éclairé de bienveillance et de vérité. Le vampire n'avait pas la langue menteuse, il s'amusait bien mieux de la vérité que de la tromperie et pourtant l'une n'allait jamais sans l'autre.
« Qu'elle reste donc avec les Immortel si c'est ce qu'elle veut. Qu'elle y aille, qu'elle aille se faire saigner par ces fous, mais qu'on ne vienne pas me dire à moi qu'éternel je deviendrais. Plutôt pourrir vivant dans une tombe que devenir comme... comme... » Il cherchait ses mots, agacé et finalement, soupira, ennuyé. « ...comme eux. »
« Ne t'inquiéte pas mon prince, c'est déjà une mort plus douce et plus lente que la hache de Thémis qui t'habite...»

Après tout Ezechiel devait bien se douter que la Syphilis ne faisait pas de distinction de sang, prince comme souillon, on ne faisait pas différence à ce niveau là.
Le jeune homme éclata de rire, se laissant facilement deviner car il était trop grisé par l'alcool déjà. Une vive intelligence quoiqu'on en crut.

« Pendant un instant, j'ai cru que vous étiez un Immortel! »
«Il m'arrive d'y croire moi aussi... il n'y a que la fougue de la jeunesse pour croire à l'immortalité.»

Le vampire sourit malicieusement. N'était-ce pas pure vérité que ce qu'il venait de dire encore une fois?




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MessageSujet: Re: Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne.   Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Icon_minitimeMar 2 Juin - 18:17




« Ce n'est pas connaître la rapière que de ne l'avoir connue que par le tranchant. »

Ezechkiel arqua un sourcil. Dante se montrait réellement attaché à sa cousine... attaché à son sujet et à quoi en penser le prince. Quelle était leur relation? Le prince ne disait plus mot. Il n'avait pas vraiment connu sa cousine. Sa beauté, certes, il l'avait admiré, et sa froideur lui avait manqué sur le champ de bataille, mais jamais au point de se poser certaines questions. Il la haïssait car c'était écrit ainsi dans leur code génétique. Ezechkiel avait été élevé par les nurses quand Rosarjo avait connu le confort près de Cyrus, dans toutes les espérances du monde. Ezechkiel n'y avait pas eu le droit. Il avait été privé de l'esthétique du héros pour celle du guerrier. On lui avait mit une arme dès qu'il su marché, et on l'avait lâché sur d'autres afin de le durcir. Aujourd'hui, son coeur était impur et souillé, mais aussi opaque. Jamais il n'aimerait. C'était ainsi. Que ce soit cette cousine, immortelle bientôt, ou son père qu'il n'avait jamais vraiment connu, ni compris. Ce vieux Aldea dont la folie dépassait maintenant la grandeur et la candeur. Ce pauvre homme était un guerrier trop candide. Ezechkiel fixa Dante alors que ce dernier parlait, ajoutait quelques phrases à ces derniers mots.

« Ils préféreront te donner au supplice du pâle en place publique pour hérésie. Cela ne ferait qu'assoir un peu mieux leur pouvoir. Mais que sais tu donc de cette enfant à qui tu portes tant de véhémence? Toi qui n'a jamais pu respirer le même air qu'elle. Jamais dans la même pièce sauf pour quelques mondanités ridicules et insipides. Qu'as tu eu à connaître d'elle outre ce silence qui lui a toujours liée la langue en ce genre d'occasions? »
« Il n'y a nul besoin de connaître pour comprendre. Quand j'avais une rapière dans la main, elle avait une robe et un livre. La vraie question est : pourquoi me haït elle? Car j'ai une liberté qu'elle n'aura jamais? Que je compte pas vivre parmi ceux qui l'ont emprisonné? La vraie question, entre toutes, est celle-ci : vous en savez beaucoup sur nous alors que je ne vous connais pas. Comment expliquez vous cela? »

Le sourire d'Ezechkiel n'indiquait rien de bon. Ce jeu dans lequel Dante le plongeait le faisait déjà suffoquer. Sa cage thoracique semblait maintenant trop petite pour son coeur. Il se savait déjà malade. Il ne lui restait que quelques années à vivre avant de souffrir des pires maux. Une dernière douleur, pour un dernier voyage. A quoi bon? Après cela, il rencontrerait l'aimable silence, la bonté du chaos, la douceur du néant. Il serait rien. C'était tout aussi bien.

« Sais-tu seulement quel âge à ton jeune bourreau? »
« Qu'elle reste donc avec les Immortel si c'est ce qu'elle veut. Qu'elle y aille, qu'elle aille se faire saigner par ces fous, mais qu'on ne vienne pas me dire à moi qu'éternel je deviendrais. Plutôt pourrir vivant dans une tombe que devenir comme... comme... » Il cherchait ses mots, agacé et finalement, soupira, ennuyé. « ...comme eux. »
« Ne t'inquiéte pas mon prince, c'est déjà une mort plus douce et plus lente que la hache de Thémis qui t'habite... »

Ezechkiel eut un rire. C'était vrai. Tout le monde le savait... il était malade. Il éclata d'un rire grisé par l'alcool, d'un rire quelque peu mélancolique. En réalité, il avait peur. Il était terrifié à l'idée de souffrir avant de partir, il était pétrifié devant son destin, et il savait que s'il n'avançait pas, il finirait dans un trou béant, un trou sans nom. Ce trou, c'était celui de la mort, de la déchéance. A son enterrement, on paierait des pleureuses, mais la famille royale rira derrière son masque de deuil, rira de la perte du Prince des Catins, du Roi des Putains. Un de moins se diront la plus part, et Asphodèle sourira : une vermine de moins sur cette terre. Un déchet, un paria, une abominable créature enfin finie et abattue... Il arrêta de rire, essuyant son œil droit de son index. Cette larme était un mélange de sanglot de rire, et de tristesse.

« Pendant un instant, j'ai cru que vous étiez un Immortel! »
« Il m'arrive d'y croire moi aussi... il n'y a que la fougue de la jeunesse pour croire à l'immortalité. »

Le vampire sourit malicieusement. Ezechkiel eut un sourire bref et se laissa allait dans son fauteuil. Il attrapa le verre et le remplit de vin, mais il n'approcha même pas ce dernier de ses lèvres, et le fixa. La lueur rougeâtre se refléta dans ses yeux bleus.

« C'est toujours en fin de vie que l'on y pense... qu'ais-je fait de bien? De mal? Ais-je bien vécu? Ais-je été bon? Je ne me poses pas ces questions, mais au fond, je ne suis qu'un homme... » Il eut un rire et se leva, posant le verre sur la table, vacillant au passage. Il regardait ailleurs, parlant pour lui même. « Je pense que dans le fond, j'aimerais être aussi éternel, mais les chiens galeux sont écartés. On ne garde que la bonne race... qu'importe. J'aurais moins de regret à avoir vécu comme j'ai vécu qu'à plié devant leur couronne. Je ne veux pas de leur trône s'il faut pour cela abandonner mes ardeurs et mes désirs les plus pressants. Il me déplaît autant de vivre que de mourir... je crois. »

Se tournant, dos au vampire, Ezechkiel s'étira. Il était déjà tard, et il n'avait aucun garçon, aucune putain, à son bras. Le prince se serait il assagit? Non. Il n'avait juste pas le courage de faire quoi que ce soit. Mourir. Vivre. Ces notions lui donnaient le tournis. Il allait rentrer... le vieux Nospheratov allait encore le voir et gronder comme un fou sur lui. Il rirait encore à son nez. Il aimerait vraiment une claque, quelque chose de plus concret que des paroles, mais il ne frapperait jamais... il le tuerait. Se tournant sur lui même, posant son regard sur Dante, Ezechkiel demanda, d'un ton calme :

« Allons voir Rosarjo. Je devrais peut être l'écouter, au moins une fois, avant demain... »

La bataille de demain allait être la plus terrible. La forêt dans laquelle il irait chasser les ottomans étaient remplis de loup aussi grand que des bœufs. On disait d'eux qu'ils venaient du château même des Nospheratov, de la forteresse royale, mais Ezechkiel n'en savait rien. Ce qu'il savait, c'est qu'il allait mourir. Il y avait derrière les troncs vingt milles turcs. Ils étaient à peine cinq milles hommes contre eux. Il devait dire au moins une fois, à Rosarjo, qu'il la haïssait car c'était écrit, non parce qu'il le voulait. Que c'était ainsi..; et qu'il n'était pas qu'un Prince des Putains, mais son Cousin. A elle. Et à elle seule... Il soupira. Ses pensées étaient confuses. Il se tourna et se dirigea dehors. La bise froide le rafraîchirait, lui ferait passait tout ce qui remontait dans son être tout entier. Il trembla, attrapa les rennes de sa cavale et monta sur cette dernière. Il serait là bas en quelques minutes. Il connaissait de bons raccourcis. Il ne regarda même pas derrière lui, si Dante le suivait, il partit aussitôt, frappant les flancs de la jument qui hérissait alors, partant en flèche vers la forteresse. Aldea serait debout, et la famille Nospheratov aussi. Tout le monde était debout à cette heure... c'est pour cela qu'il revenait, à chaque fois, avant l'aube. Comme pour provoquer... c'était divertissant. Ça lui rappelait qu'il appartenait à cette famille, qu'elle se souciait de lui... ou de son image. Qu'importe. La cavale s'arrêta et piétina sur le sol. Il descendit et aussitôt un palefrenier s'approcha, attrapant les rennes. La forteresse se dressait devant lui, fière et noire. Il respira profondément et poussa la porte de cette dernière, donnant aussitôt sur une grande allée et des trônes, une sorte de salle de conférence. Une salle où ils étaient toujours là, à dormir, à ronfler, à boire du vin à l'odeur âcre, à se coller, les uns aux autres. Êtres infâmes. Qui serait là ce soir? Il n'en savait rien.

Et il saurait.



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MessageSujet: Re: Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne.   Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Icon_minitimeMar 2 Juin - 18:20



« Il n'y a nul besoin de connaître pour comprendre. Quand j'avais une rapière dans la main, elle avait une robe et un livre. La vraie question est : pourquoi me haït elle? Car j'ai une liberté qu'elle n'aura jamais? Que je compte pas vivre parmi ceux qui l'ont emprisonné? La vraie question, entre toutes, est celle-ci : vous en savez beaucoup sur nous alors que je ne vous connais pas. Comment expliquez vous cela? »
« Mon prince c'est parce que tu vis avec moi chaque jour et chaque nuit sans même me voir. Tout comme l'enfant-roi ne voit pas la nurse qui lui a donner le sein, il ne voit pas l'enfant que lui donnera la catin.» fit-il dans un éclat de rire si enfantin...

C'était qu'il en avait mangé des éclats de rires innocents, des larmes aussi mais surtout beaucoup de soupirs. Les soupirs étaient sans doute l'expression la plus fidèle de tous nos sentiments. Et Dante riait. Il aimait rire, il riait souvent et plus souvent encore se riait-il de ceux qui ne savaient pas rire. Une robe et un livre. Le démon était tenté de commenter cette dernière appréciation du prince mais cela aurait desservi une tragédie déjà si bellement avancé vers son acte deux: l'entrée de l'élément perturbateur. Il fallait le savourer d'autant mieux qu'on en connaissait la fin et Dante pour sa part ne se lassait jamais de regarder tous ces petits personnages se précipiter vers leur propre fin, finir embrochés sur la dague du destin, après avoir tant couru pour lui échapper. C'est ce que les mortels appelaient: prendre son destin en main. La jolie phrase, n'est-ce pas?
Alors laissons donc le bon prince Aldea haïr sa cousine, lui enviant un fruit qui, lorsqu'il l'aura goûter, lui fera regretter sa pauvre rapière. A quoi bon le lui dire tout de suite, la robe et le livre sont parfois bien plus cruels que la guerre, mais rien ne sert d'attiser ainsi une haine si farouche, il faut partir à point pour ne pas manquer le spectacle d'une déception plus amère encore. Il paraît que le théâtre purge les passions. Cela s'appelle "catharsis", il faudrait bien que Dante trouve une catin à faire sienne cette nuit pour se remémorer une si belle nuit où il avait été le meilleur des metteurs en scène.

« C'est toujours en fin de vie que l'on y pense... qu'ais-je fait de bien? De mal? Ais-je bien vécu? Ais-je été bon? Je ne me poses pas ces questions, mais au fond, je ne suis qu'un homme... » Il eut un rire et se leva, posant le verre sur la table, vacillant au passage. Il regardait ailleurs, parlant pour lui même. « Je pense que dans le fond, j'aimerais être aussi éternel, mais les chiens galeux sont écartés. On ne garde que la bonne race... qu'importe. J'aurais moins de regret à avoir vécu comme j'ai vécu qu'à plié devant leur couronne. Je ne veux pas de leur trône s'il faut pour cela abandonner mes ardeurs et mes désirs les plus pressants. Il me déplaît autant de vivre que de mourir... je crois. »

« Je te sens bien amer petit prince. Pourquoi ne pars tu pas prendre le fruit qui t'es du. Croques-y à pleines dents, rien ne t'empêchera de le leur jeter à la figure ensuite et de mener la vie qui te semblera la bonne.»


Ceci le vampire ne l'a pas dit, il l'a simplement suggéré en pensée et voilà que son héros fort de ses impressions, et du vin qui lui a donné le sang chaud si non la trajectoire juste qu'il faudrait avec, de répondre:

« Allons voir Rosarjo. Je devrais peut être l'écouter, au moins une fois, avant demain... »

Et le diable de se faire docile et complaisant. N'est-il pas lui aussi le serviteur de vos plus bas instincts? Pour le moment soyez en assurés. Dante va pour lui emboîter le pas mais finalement c'est au pas de la porte qu'il s'arrête pour le regarder éperonner le flanc de sa jument.
Le premier acte ne peut simplement pas finir ainsi. Il faut du feu, des chairs embrassées et de l'action.
A l'étage Jadis s'ennuie déjà, ses partenaires l'ont lassées. Aussi a-t-elle voulu les goûter dans ce qu'ils avaient de plus excitants et il s'en serait fallut de peu que le première acte de la tragédie de Dante vaille un vulgaire Critias. C'est que le diable n'a pas petite opinion de lui même. Mais une bonne catin qui passait par là devait relever le tout et sauver notre tragédie en un long cri strident! SORCIERE! Sorcière qu'elle crie! Un strigoï dans la belle langue slave! Et notre jouvencelle de jeter la lampe à huile au visage de sa démone qui s'esquive, laissant le vin et le rhum attiser l'incendie. Elle rejoint son cher maître qui a déjà un nouveau compagnon, un certain Catharsis.

FIN DE L'ACTE I
tombé de rideau




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MessageSujet: Re: Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne.   Pièce en 5 Actes ; l'amour est un tyran qui n'épargne personne. Icon_minitimeMar 2 Juin - 18:24





ACTE II.
Va je ne te hais point.


    1550, Royaume de Valachie, Forteresse du Pendu
    Slatina, Terres des Seigneurs Aldea.


La nuit était noire d'encre et quelques étoiles perçaient la voûte ténébreuse de leur lances au blanc éclatant. Une voiture à quatre chevaux passa en trombe dans la ville de Slatina. A l'heure où nous sommes, pas encore d'incendie. La nuit est déjà bien avancée mais si beaucoup de braves gens dorment, encore quelques uns ne trouvent pas le sommeil. Comme si on sentait qu'il se préparait quelque chose à la forteresse du pendu. L'ombre de la terrible bâtisse se dresse comme un fouet dans la nuit, par dessus les noirceurs de la forêt et à très peu de distance, la falaise et ses crocs acérés ont vue jusque sur l'Olt et même au delà. Il faudrait être fou pour croire pouvoir prendre Slatina par la ruse. La voiture passe à proximité des mines d'Alro dont seuls les grands seigneurs on connaissance à cette époque. Les fenêtres sont masquées de velours noir et les chevaux suent comme si c'était le diable qu'on avait mis à leur trousse. En parlant de lui, il les attend. Les occupants de la voiture. Dante est encore à jouer auprès du Prince le moins aimé de la demeure royale, mais il sait déjà qu'à l'heure où ses doigts caressent les boucles rousses d'une prostituée endormie dans son dernier sommeil, la voiture passe les grilles menaçantes de la forteresse du pendu.

Immédiatement, ce ne sont que serviteurs richement encapuchonnés qui apparaissent, accouchés par la noirceur environnante. Ils semblent tous servir les habitants de la voiture. Un homme sort de la forteresse dans de riches robes dont la nuit éteint les couleurs. A son approche, tous lui paye les égard qui lui sont dus, puis la porte de la voiture s'ouvre dans un bruit de crochet très net. Les chevaux vont être bientôt déharnachés et rentrés à l'écurie. De belles bêtes, puissantes, à la robe luisante. Une silhouette se détache avec une grâce manifeste. Un homme de haute stature. Ses épaules larges laisse deviner un guerrier malgré ses atours d'érudit et la nacre de ses cheveux blancs tombants à mi-épaule. Ses yeux percent l'obscurité environnante d'un éclat limpide, bleuté et terriblement sévère. Mais pas un mot ne passe ses lèvres, et la blancheur spectrale de sa peau ne font qu'ajouter à ce personnage déjà si charismatiquement particulier. On se courbe jusque terre devant lui pourtant il ne semble pas s'en émouvoir. Il se meut avec la souplesse d'un félin et pourtant avec ce que l'on dit de lui, de son âge surtout, on se serait attendu à le voir crouler sous le poids des années, terrassé par le temps. L'ombre d'une main tendue, la sienne, se découpe dans le noir. Une autre, incroyablement délicate se pose avec douceur sur le daim noir du gant de Cyrus Enkil. Le pan d'un manteau blanc émerge de la voiture dans un pas élégant. Les regards ne peuvent que se lever vers la blancheur de la damoiselle qui vient de poser le pied dans la cours de la forteresse des Aldea. Aurpès de la silhouette de son tuteur, elle paraît frêle, délicate comme une danseuse de boîte à musique dont le corps entier et le visage serait gardés secret par les pans d'un tissus si riche. On a peine à imaginer comment elle peut se déplacer avec une si belle aisance, sous le poids d'un tel manteau. Pourtant pas un bruit de pas dans la cour de la forteresse au pendu. Pas un mot échangé. Puis c'est un dernier homme qui se glisse hors de la voiture. A sa façon de faire on devine un homme de dureté, un homme imposant qui se sait maître où qu'il aille. Son seul regard bleu acéré dans la nuit condamne tous ceux qui ont cherché à poser les yeux sur sa fille, la bientôt très puissante Rosarjo. On sait que des têtes sont tombées tranchées nettes pour bien moins qu'un regard. Vlad Alexandrei Nospheratov est alors un seigneur cruel et puissant. On loue sa valeur en guerre, on pleure devant son intransigeance en tant de paix. Nospheratov salut le vieux Aldea qui se montre également pleins de bonnes grâces envers son lointain parent. Puis, les invités et leurs mystérieux serviteurs disparaissent dans la forteresse dont les deux portes béantes se referment sur eux comme la porte de l'enfer.

Nospheratov et Aldea sont en grandes discussion.

« Cyrus. Que l'on conduise ma fille à ses appartements, je ne veux pas qu'elle en sorte avant ce soir.»l'érudit s'incline en signe d'approbation mais alors qu'il tourne les talons,'« rejoints nous quand tu auras fini. Nous avons à discuter.»

Les voûtes de la demeure sont glaciales et grises comme la mort. C'est la pensée qui traverse l'esprit de la damoiselle au manteau blanc pur. Elles sont de la même pierre que celle qui referment les caveaux du cimetières près du château de Bran. On dirait que cette bâtisse n'a repris vie que pour sa venue. On la précède. On lui ouvre la porte de ses appartements en prenant soin de ne jamais lever le regard vers elle, ni vers ce qui sera son boudoir jusqu'au lendemain soir. Seul Enkil la suit dans cette chambre. La pièce est immense et vide. Un lit magnifique trône au centre. Tout vêtu de soierie et de satin blanc supportés par un cadre d'ébène noir. Le sommet de la forteresse offre effectivement une vue magnifique au delà de la rivière Olt comme on le lui avait dit. La princesse Rosarjo dévêt son capuchon blanc avec lenteur sans craindre le regard de son tuteur. Elle pose le lourd manteau sur le lit, arborant en dessous une tenue plus simple. Une robe noire au plastron pourpre, toute de velours elle aussi. Un tour de cou large orné d'une croix habille sa gorge. Elle défait la longue natte qui noue ses cheveux noirs d'ébènes, et se défait également du cercle d'or qui asservit ses tempes délicates. Princesse sans pudeur? Certes non, mais ce n'est pas une maniérée. Elle est rompue à bien des arts auxquels nulle femme en son temps n'auraient eu accès. Elle a appris des tours qui la ferait pendre pour sorcellerie si elle n'était pas si bien née. Et pourtant...

« Ne pense pas trop à demain.»
« C'est à hier que je pense, car je sais qu'il sera pareil à demain.»

Les mains délicates qui ont la couleur déjà le lustre de l'or vont cherché le fermoir du bijou qui orne sa gorge si délicate. Puis c'est le lacet du corset qu'elle défait, ne craignant de présenter au vampire son dos nu. Enkil approche et passe sa main sur la peau ferme et tiède de Rosarjo. Sous ses doigts sensibles il sent encore les marques de ce qu'il a soigné la veille. Il se mort au poignet et soigne les fines cicatrices qui barrent le dos de la princesse en y appliquant de son sang. Rosarjo se laisse faire sans un mot. C'est une enfant très dure quand on sait qu'elle n'a que quinze ans.

« Ne le brave plus comme tu l'as fait hier... pas encore.»

Elle ne lui répondit pas. Il la quitta refermant doucement la porte sur elle. Elle alla se vêtir d'une simple robe de chambre avant de s'assoir près d'une des immenses fenêtres de pierre. Son regard plongea dans le perçant des étoiles en même temps qu'elle brossait ses cheveux noir de jais.











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